Des membres de notre comité ANACR-Objat, partis visiter la jolie cité médiévale de Marcolès dans le Cantal, ont eu le regard attiré par une tombe particulière, sobre mais massive, très bien entretenue, située à l’entrée du cimetière.
A la demande d’une des familles concernées, six maquisards, tués à l’Enseigne (lieu-dit) le 1er février 1944, furent inhumés dans la même tombe dans ce cimetière de Marcolès en 1944.
Voici des photos prises par nos adhérents.
Nous avons fait des recherches et voici les renseignements trouvés sur le site créé à l’occasion du concours de la Résistance et de la déportation 2011 par des élèves de 3è du collège La Ponetie, Cantal.
« L’Enseigne est un croisement entre 4 routes qui se situe entre Marcolès et St Mamet. On peut y voir aujourd’hui deux plaques commémoratives en souvenir des faits tragiques qui s’y déroulèrent lors de la journée du 1er février 1944 et du 18 juillet de la même année.
18 jeunes ayant rejoint le maquis de Luzette après avoir refusé de partir travailler en Allemagne séjournaient à l’Enseigne depuis la mi-Janvier avec leur chef Léon Pautard. Ces jeunes maquisards furent repérés par des bûcherons français. Ceux-ci fréquentaient Francisca, une prostituée. C’est via cette française d’origine italienne que les bûcherons se lièrent avec des soldats allemands.
Après avoir reçu les informations, les forces d’occupation et la milice envoyèrent Francisca et Bonicel, un milicien français, sur les lieux le 27 Janvier. Ceux-ci vérifièrent la disposition des lieux et la présence des 18 maquisards. Bien que prévenus la nuit du 31 Janvier de la possible action des forces de répression, les maquisards remirent au lendemain leur fuite. Malheureusement les Allemands et la milice française arrivèrent le matin du 1er Février avant le lever du soleil. Les combats s’engagèrent. Plusieurs maquisards réussirent à s’enfuir dans les bois et à atteindre Estieu. 6 jeunes moururent ce jour-là. »
Allez voir ce site « la-resistance-en-France.fr/travaux.htlm. Les 4 élèves concernés et leur professeur le méritent. Vous aurez des renseignements à propos du 18 juillet 44, au même endroit.
On peut ajouter que les maquisards se cachaient à l’Enseigne dans six baraquements construits en 1942 par les chantiers de jeunesse et qui ne servaient plus depuis 1943. Le 1er février les baraquements ont été incendiés. Apparemment, quatre de ces jeunes ont été tués au combat et les deux autres faits prisonniers et assassinés. Les miliciens se sont livrés ensuite à des pillages dans les environs, terrorisant la population. (voir dans le livre de Pierre Montagnon « Les maquis de la Libération : 1942/1944 »)
Voici la photo, prise par nos mêmes randonneurs sur la route du retour à Objat, qui montre le monument érigé en souvenir de ce tragique 1er février 1944, carrefour de l’Enseigne, après Marcolès, en direction de Saint-Mamet.
« Aux glorieux morts du Maquis de l’Enseigne tués le 1er février 1944 ».
Reboul Robert-Charles, né en 1923 à Servian,Hérault
Weil Théophile, né en 1921 à Hayange, Moselle
Dubois René, né en 1923 à Cazouls, Hérault
Dudal Maurice
Lewitansky Lazare et Salomon, frères jumeaux, nés en 1921.
A noter que sur les plaques déposées sur le côté de la tombe par les familles, on voit marqué Dubois Alfred ( à la place de René), Lazare et Salomon Levitansky (avec un v à la place du w).