La présence depuis plus de cinq mois, dans les bois de la commune de Vignols (19), des Résistants FTPF du groupe Jean Robert avait été « signalée » aux autorités allemandes.
Le 1er avril 1944, un détachement de la division « Brehmer », venu de la Dordogne, est arrivé sur la commune, s’est dirigé très vite vers les Marians où se trouvait effectivement la cache des maquis. La plupart de ces derniers étaient en mission . Ils avaient reçu l’ordre de saisir en gare de Vignols un chargement de viande destinée aux Allemands afin de la redistribuer sur Objat. Ceux qui restaient dans les bois ont été prévenus à temps de ce raid grâce à mademoiselle Singence. Elle faisait partie des rares « légaux » qui connaissaient l’emplacement exact de la cache.
Aux Marians, à quelques mètres seulement du refuge des maquisards, les soldats allemands ont vu la demeure de monsieur Bayle, vieil homme hospitalisé à ce moment-là, ont cru avoir trouvé la cache cherchée et ont mis le feu. Puis ils sont repartis. Le feu ne s’est heureusement pas propagé dans le bois. Aucun maquisard n’a été vu ni arrêté mais le capitaine « Jo » Guérin a ordonné à ses troupes de changer aussitôt d’endroit.
Le Vaysse est un bois bien escarpé et traversé de plusieurs cours d’eau. Il a été assez facile de trouver un autre endroit où, comme aux Marians, on pouvait s’échapper si problème, avoir de l’eau à proximité et ne pas être trop loin d’un village ami pour le ravitaillement et les nouvelles.
Dès le soir du 1er avril 1944, le camp Jean Robert a déménagé dans le bois de Pény.
Mais il se savait maintenant qu’il y avait des maquisards dans le Vaysse. Aussi, dès le 8 avril 1944, il y a eu une nouvelle attaque avec la Milice en renfort cette fois-ci, ont témoigné plusieurs habitants des villages environnants. C’était tôt le matin. Les maquisards étaient là: parmi eux, de nom de code, Mario, Arbalête, tous deux en faction, Olive, qui faisait la liaison entre plusieurs camps corréziens et avait dormi là, Barnabé, Blazy, Toutou…
Mario a été tué d’une balle dans la tête (voir « historique » sur la page d’accueil pour plus de détails). En entendant l’échange de balles entre Mario et les miliciens juste au-dessus de leur nouveau campement, les autres garçons ont fui à travers bois, dévalant les pentes, sautant dans le cours d’eau pour aller sur l’autre versant du Vaysse, commune d’Orgnac(19). Ils n’ont pas été poursuivis dans ces broussailles…si ce n’est par les tirs de mitraillettes.
Avant de quitter ces lieux, les Allemands et les miliciens ont allumé des feux dans l’intention de provoquer l’incendie du Vaysse.
Un mort du groupe Jean Robert fut donc à déplorer ce jour-là, Mario, décrit par les rares personnes qui l’ont cotoyé à cette époque comme un garçon réservé et attachant.
Depuis ces évènements, la commune de Vignols et ses habitants ont à coeur de rappeler le souvenir de ce vaillant groupe de Résistants (venus de Pologne pour Mario, de Paris pour Jo, de Villeurbanne pour Blazy, de l’Est de la France pour Barnabé, de la Dordogne pour Olive, de Beaulieu sur Dordogne pour Toutou ou encore en voisins pour les jeunes voulant échapper au STO), ce groupe de maquisards FTPF qui se battait pour un idéal de vie, qui résistait pour que la France soit libérée le plus vite possible et par ses propres moyens. (voir commémorations d’avril à la Garédie, du 8 mai à la stèle de Mario).