Un adhérent nous envoie un extrait d’un livre de sa bibliothèque personnelle, écrit par l’artiste peintre contemporain bien connu des Corréziens, Henri Cueco.
« L’été des serpents » est un roman écrit en 1992, réédité en 2012 chez JBz &cie. Le narrateur se souvient du temps de sa pré-adolescence à Uzerche (19) qui a coincidé avec la période troublée, 1940/1944.
Il y évoque entre autres le passage de la colonne Das Reich sur la nationale 20 qui traverse Uzerche de part en part. Il parle du « pendu d’Uzerche ». ( voir l’ histoire d’Edouard Chauvignat en cliquant ici)
Voici l’extrait de ce livre (p 216 de l’édition de 2012):
« Nous pleurions en entendant le grand-père nous raconter le cran du pendu, le jeune pendu du pont Turgot, celui qui est monté tout seul sur le tonneau, la tête haute et qui s’est passé la corde autour du cou lui-même…Le jeune maquis s’était comporté comme un soldat digne de sa guerre de 14.
Les Espagnols, les brigadistes, ceux qui connaissaient le fascisme n’avaient pas attendu les derniers mois de la guerre pour se battre…
Qui n’a pas vécu ce temps du fascisme à la française, le temps des nazis, qui n’a pas connu l’urgence d’arrêter les crimes ne peut comprendre aujourd’hui ce qu’étaient les résistants, surtout les jeunes communistes, les plus nombreux dans notre coin, et la fascination qu’ils ont exercée sur les jeunes de ce temps. Nul ne peut comprendre notre fidélité, notre attachement au groupe, aux camarades, s’il n’a vécu la misère et la solidarité, les sentiments d’accablement ou de joie , devant l’héroïsme des jeunes résistants. Il fallait de pauvres surhommes, simples et terribles, pour tenir contre ces soldats surarmés et triomphants. il fallait une dose de culot, d’instinct ou d’irrationalité, de folie pour tenir contre les Allemands, Pétain, les miliciens, l’Eglise (pas forcément les curés de village), les bourgeois (pas tous) contre la mollesse de tous ou presque. »