Mme Ginette Raffy a été enregistrée en 2004 chez elle, dans un village à côté d’Objat]
– Que s’est-il passé chez vous début mai 1944 ?
« Nous habitions une ferme isolée dans la commune de Louignac, à Rivière. Les voisins habitaient loin les uns des autres. C’était une campagne sauvage entourée de forêts, idéale pour les maquisards qui faisaient de brèves haltes sur les coteaux dominant la vallée. Il n’y a pas eu de dénonciations sinon nous aurions subi le même sort que nos voisins de Dagnac où il y a eu des représailles: trois fusillés et le village brûlé.
Ce matin-là, je garnissais la chaudière. Un bruit de voitures attira mon attention, des tractions-avant et des camions allemands circulaient sur la route de Saint-Robert où ils stoppèrent. Tout en continuant mon travail, je surveillais naturellement et je vis descendre la troupe à travers les prés. En un rien de temps, la ferme fut cernée, fusils-mitrailleurs braqués.
Les Allemands commencèrent la fouille des bâtiments puis ils nous conduisirent à l’endroit où étaient les officiers. Nos voisins y étaient déjà rassemblés. Interrogés un par un, présentant nos cartes d’identité puis libérés, nous sommes rentrés à la ferme. Ainsi se passa cette journée. »
– Une autre anecdote sur cette période ?
« Le 29 juin 1944, un groupe de maquisards a amené un blessé de leur groupe. C’était un
Hollandais, Amsterdam de son nom de guerre. Ils voulaient que je le conduise à l’hôpital de Clairvivre.
Ils l’ont chargé sur notre « charetou » tiré par le cheval. Une fois arrivés là-bas, le professeur Fontaine et son équipe l’ont pris en charge.
Quant à moi, conduite dans une ferme proche où je passais la nuit, je repartis le lendemain. »
RAJOUT: Madame Raffy nous a quittés en août 2013.(Article supplémentaire à lire dans « archives » en cherchant le mois d’août 2013).
Réalisé par Mme MAURY